IMPORTATIONS : LA FACTURE SE MAINTIENT À UN NIVEAU ÉLEVÉ

 

FINANCE ET SERVICES LÉGAUX

Par EL WATAN | le Mercredi 27 Décembre 2017

Le gouvernement algérien peine toujours à réduire de manière significative ses importations, deux ans seulement après l’introduction des licences d’importation, un système qui sera supprimé à son tour à partir de l’année prochaine en raison de son inefficacité.

Pour preuve, les achats extérieurs du pays s’établissaient à 41,895 milliards de dollars durant les 11 premiers mois de 2017, contre 42,801 milliards au cours de la même période de référence en 2016, soit une baisse de 900 millions de dollars (-2,12%), selon les chiffres des Douanes, cités hier par l’agence APS.

Parmi les produits qui ont enregistré une augmentation, les Douanes citent la catégorie énergie et lubrifiants (carburants), des biens d’équipements agricoles, des biens alimentaires et des biens de consommation non alimentaires.

Dans le détail, la facture des produits énergie et lubrifiants s’élevait à 1,78 milliards de dollars lors des 11 premiers mois de 2017, contre 1,18 milliards sur la même période de 2016 (+51,1%) alors que celle des biens d’équipements agricoles atteignait 538 millions dollars contre 463 millions (+16,2%). Idem pour les importations des biens alimentaires dont la facture atteignait 75 milliards de dollars, contre 7,53 milliards (+3%) et celle des biens de consommation non alimentaires s’élevait à 7,77 milliards de dollars contre 7,65 milliards (+1,6%), selon le bilan des Douanes.

En revanche, les exportations de l’Algérie ont nettement augmenté à 31,19 milliards de dollars sur les 11 premiers mois de l’année 2017, contre 27,22 milliards sur la même période de 2016 (+14%). Par conséquent, le déficit commercial a reculé à 10,7 milliards de dollars sur les 11 premiers mois de 2017, contre un déficit de 15,58 milliards sur la même période de 2016, soit une baisse de 4,9 milliards de dollars correspondant à un recul de 31,3%.

Confrontée depuis trois ans à l’érosion de ses réserves de change et à la hausse de ses déficits, l’Algérie va durcir ses efforts pour réduire davantage la facture d’importation qui continue à peser sur ses finances extérieures. Le ministre du Commerce a annoncé mardi dernier la fin du système des licences, car celui-ci «a non seulement montré ses limites, mais c’est aussi un système bureaucratique et manquant de transparence, sans compter qu’il a engendré parfois des problèmes d’approvisionnement», a-t-il expliqué.

Seuls les véhicules de transport de voyageurs seront encore concernés par les licences d’importation. A partir de janvier 2018, le gouvernement suspendra par décret l’importation de 45 familles de marchandises — soit environ 900 produits —, fera passer à 30% le taux d’une taxe intérieure sur certains articles et relèvera jusqu’à 60% les droits de douane pour d’autres.

Dans cette longue liste, on retrouve les fruits secs, fruits et légumes frais, viandes, chewing-gums, bonbons et chocolats, pâtes alimentaires, conserves de légumes, confitures, eaux minérales, détergents, produits d’hygiène, céramiques, glaces et verres, robinetterie, câbles électriques, produits électroménagers ou téléphones mobiles.

Liste des produits (2)

D’après le ministre, les importations du pays devraient atteindre 45 milliards de dollars en 2017, contre 46,7 milliards en 2016. D’ici fin 2018, le gouvernement veut ramener la facture des importations à 30 milliards de dollars. Un objectif qui semble inatteignable.

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